vendredi 24 février 2012

La prédication de porte en porte modèle apostolique?

Voici une lettre envoyée au siège national des Témoins de Jéhovah qui est restée sans réponses à ce jour. Elle essait de répondre à la question de ce post et fait suite à l'article sur les chrétiens authentiques de la Tour de Garde de 03/12 en répondant à la question le porte à porte une méthode du christianisme authentique ?:


Etienne Trocas

Membre nommé d'une congrégation de France

A l’attention du Siège des témoins de Jéhovah de France                                                                                                                                                                                                                                        Le 4/02/2012

                J’aimerai porter à votre attention le fruit de mes recherches et de mes réflexions suite à mon étude personnelle de la Bible et au travers de mon expérience en tant que membre nommé de la congrégation.

En effet, je rencontre régulièrement certains proclamateurs qui se confient et se posent des questions liées à nos croyances et ce que dit vraiment la Bible. Etant sincère et honnête dans toutes mes démarches je ne peux pas ne pas vous  informer sur des questions qui sont justifiées et je me dois d’y répondre avec les écritures et il est évident que sur beaucoup de sujets les réponses qu’elles m’apportent sont assez éloignées de ce qu’on peut lire dans nos publications. J’ai décidé arbitrairement de porter ces informations à votre connaissance dans les collèges de votre département.

La première question est liée à la prédication.

Le témoignage de porte en porte est-il un ordre divin ? L’obligation de faire du témoignage de porte en porte est-il un gage d’authenticité chrétienne ?

La prédication a toujours été considérée comme le moyen de diffuser la Bonne Nouvelle, je ne reviens pas sur ce fait biblique : l’évangélisation commence avec Jésus comme le livre ‘’Rend pleinement témoignage’’ nous l’explique à la p 7. Ensuite d’autres évangélisateurs lui ont emboité le pas.

Ainsi entre le 1er et le 19e siècle des hommes bien intentionnés ou pas ont prêché l’évangile que Jésus nous a laissé. Je ne reviens pas sur le fait que souvent cette évangélisation a servi la politique plus que l’opprimé mais d’une manière générale Jésus, ses actes, son enseignement, la rançon, son royaume sont connus sur tous les continents. Il faut donc honnêtement constater que nous, les Témoins de Jéhovah ne sommes pas les seuls à avoir eu l’esprit d’évangélisation. Ce serait mentir au genre humain que de s’approprier l’authenticité d’une mission qui a commencé il y a bien longtemps et s’est poursuivie jusqu’à nos jours !

                Maintenant venons-en à une idée de plus en plus enseignée dans nos publications et qui a un lien avec l’évangélisation que nous sommes en train de mener :

Bien que l’enseignement apostolique déclare que nous sommes sauvés par la foi et non par les œuvres (Ephésiens 2 :8), nous trouvons en effet régulièrement des déclarations inverses notamment dans la Tour de garde comme par exemple :

« C’est par notre endurance dans la proclamation de la Bonne Nouvelle du Royaume que nous pourrons être sauvés » (TG 15/10/79 p 4).

J’ai volontairement choisi cette citation qui date un peu car elle est claire par rapport à d’autres déclarations plus récentes et plus nuancées mais dans lesquelles on retrouve la même idée.

Les écritures nous enseignent-elles vraiment cette idée ? Qu’est-ce qui nous sauve ? La prédication du Royaume ?

Pour beaucoup j’ai remarqué que prêcher de porte en porte était devenu une contrainte, non pas que les frères et sœurs ne voulaient pas prêcher, non du tout, mais parce qu’il fallait absolument faire son quota d’heure pour le mois ou à tout prix prendre le service de pionnier lors de certaines campagnes sans quoi leur service pour Dieu serait sans valeur !

Est-ce que la Bible enseigne de telles exigences ? Voit-on dans les évangiles les nouveaux convertis au christianisme comme les plus anciens d’ailleurs, voit-on des enfants ou des vieillards noter personnellement le temps dédié à la prédication ? Les voit-on prendre le service de pionnier ? Les voit-on prêcher de porte en porte ? J’ai lu plusieurs fois les évangiles, le livre des Actes et les lettres de Paul, je n’ai rien trouvé qui correspond à ces descriptions. Je vois par contre Paul, Pierre, Timothée ou Silas des évangélistes comme Philippe accomplir la mission que Jésus leur avait confiée. Je note aussi qu’ils affermissent les congrégations locales comme on le lit en Actes 16 par exemple ce qui affermit la foi des chrétiens et accroit le nombre de ceux qui accepte la Bonne Nouvelle prêchée par les missionnaires. Enfin je vois Paul adresser des conseils avisés à Timothée et à lui seul pour l’encourager dans Son ministère (2 Tim 4 :2,5), il n’en fait pas une règle que tous les chrétiens doivent suivre absolument.

D’ailleurs j’imagine mal comment des esclaves convertis au christianisme (tous n’étaient pas affranchis) auraient pu s’organiser méthodiquement pour être pionniers. C’est impossible. C’était différent pour Paul et les autres qui n’étaient pas esclaves. De plus, nulle part il n’est fait mention dans les écritures qu’ils devaient rendre un rapport à la fin du mois. On lit que certains étaient évangélisateurs (pas tous). On les voit souvent rassemblés dans des maisons pour recevoir l’enseignement, Paul, Pierre, Silas par exemple, prêchent dans des synagogues, des marchés ou des places publiques, dans des maisons, dans des villages, mais jamais de maison en maison !

Alors pourquoi les choses devraient-elles changer de nos jours ? Pourquoi surtout faire pression sur les frères et sœurs en leur imposant des règles qu’on ne trouve pas dans la Bible ?

Les méthodes employées par l’organisation pour prêcher ne sont pas toujours bénéfiques. Elles affectent profondément la santé mentale des frères et sœurs. Que nous le reconnaissions ou pas, j’ai pu remarquer au cours de ces nombreuses années que certains se sont découragés pour satisfaire à ces exigences non bibliques.Il s’ensuit chez ces frères et sœurs un sentiment de culpabilité qui les plonge dans de graves dépressions ; certains ressentent un profond sentiment d’indignité ! Comment quelqu’un qui mène une vie conforme aux principes divins et aux enseignements du Christ peut-il en arriver là au point de tomber malade pour suivre des exigences bibliquement non fondées ?

Pourquoi cette activité est-elle quasiment devenue une règle, une sorte de loi qui, si on l’omet, culpabilise et rend malade ? Pire, pourquoi est- elle devenue un indicateur de spiritualité ?! En effet les frères et sœurs savent très bien que s’ils ne vont pas régulièrement prêcher ils seront considérés comme spirituellement malades, ce qui ne correspond pas à la réalité et nous le savons bien !

Mais il y a autre chose qui n’est pas normal :Bien que cela ne soit pas une généralité, certains frères ou sœurs qui mettent le service (ou la prédication) à la première place ne sont pas toujours plus vertueux que ceux qui étaient moins actifs ; en effet certains frères et sœurs sois disant zélés dans l’œuvre d’évangélisation (pionniers ou autres)  ‘usent’ du monde en profitant des aides disponibles au lieu d’être autonomes dans leur vie ……. d’autres mentent et profitent des frères et sœurs des congrégations en étant plus ou moins à leur charge ! Cela débouche souvent sur des conflits sournois dans la congrégation qui parfois entachent notre réputation à l’ ‘extérieur’ ! Ne soyons pas naïfs ! Arrêtons de faire la politique de l’autruche ! Ce sont des choses qui se passent dans les congrégations. Bien sûr ce n'est pas le cas de tous les frères et sœurs, peut être pas chez vous mais que celui qui n’a jamais entendu ce genre de témoignage me jette la première pierre ! Bien entendu beaucoup de frères et sœurs font de leur mieux, mais nous savons bien que d’autres sont beaucoup moins vertueux et pourtant zélés pour ce qui est de prêcher ! La question est donc la suivante : leur spiritualité est-elle meilleure que celle de ceux qui sont moins actifs dans l’œuvre d’évangélisation mais qui s’efforcent de servir Dieu en s’occupant de leur famille, en étant de bons chrétiens, en répandant autour d’eux par leurs façons d’agir la lumière divine , en aidant par des actes concrets leur prochain qu’ils soient dans la congrégation ou en dehors de celle-ci ?

Vraiment frères, en avons-nous seulement conscience ? Ouvrons les yeux et reconnaissons  que de telles dérives existent et que finalement on est peut être allés trop loin en ce qui concerne ce que nous comprenons sur l’imposition de pêcher. Reconnaissons que la prédication de la bonne nouvelle au premier siècle était bien différente de celle que nous développons aujourd’hui !

Enfin frères a-t-on le droit de mesurer la spiritualité de quelqu’un comme on évalue dans une entreprise l’efficacité d’un salarié à sa productivité ? L’illustration des talents dans la parabole de Jésus montre qu’il n’est pas nécessaire d’imposer une pression complètement artificielle pour que l’obligation remplace la motivation. C’est le cœur que Dieu jugera et pas les rapports d’activité ! C’est ce que la Bible dit : je n’invente rien ! Comme Paul le dit : (Romains 14:10-12) [...] Mais pourquoi juges-tu ton frère ? Ou bien pourquoi méprises-tu ton frère ? Tous, en effet, nous comparaîtrons devant le tribunal de Dieu ; 11 car il est écrit : “ Aussi vrai que je vis, dit Jéhovah, devant moi tout genou pliera, et toute langue reconnaîtra Dieu ouvertement. ” 12 Ainsi donc, chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même.

Notre attachement à christ doit-il être mesuré uniquement par notre seule participation à l’activité de prédication de porte en porte et aux différentes activités liées à cette méthode ?

Il s'avère qu’un nombre sans cesse croissant de frères et sœurs ressentent un fort sentiment de culpabilité parce qu’ils ne se sentent pas capables d’atteindre les objectifs de l’organisation en ce qui concerne l’œuvre de témoignage. Ils se sentent soumis à un stress constant, sans jamais avoir le temps pour tout faire bien (déjà bien s’occuper de leur mari ou de leur femme ou de leurs enfants comme le conseille l’Ecriture, ce qui éviterait les nombreux problèmes de couple ou de famille ou même entre frères) … pourtant beaucoup ont réduit leur train de vie, comme le conseille l’organisation et ont fait des démarches pour faire plus dans le service ; Finalement en discutant sincèrement avec eux ils ne se sentent pas plus heureux contrairement aux faits qu’on nous rapporte  dans les assemblées ou que nous étudions dans la Tour de Garde ! Beaucoup sont déprimés !

Faut-il penser que seulement certains sont bénis ? Mais à quel titre ? Pourquoi untel le sera et l’autre pas ? Bien sûr on rapporte toujours les exemples positifs de ceux qui réussissent mais les autres ? Impossible de faire d’un cas ou deux une généralité !

Que cela soit encourageant d’accord ! Que chacun décide de prendre le service ou de faire plus parce qu’il en a la possibilité c’est d’accord mais en faire une règle ajustée sur des versets bibliques sortis du contexte ce n’est pas possible ….. Cela reviendrait à ajouter des choses à la Parole divine et on connait le résultat !

Etant donné que cette activité a un impact direct sur la vie et la santé des frères et sœurs il me semble que discuter de ce sujet n’est pas un débat vain. Il est important.

C’est pourquoi j’aimerai si vous m’avez lu jusqu’à présent partager avec vous certaines idées liées au témoignage de maison en maison sous la lumière des écritures sur la façon réelle de prêcher la bonne nouvelle du royaume, laquelle ne correspond pas au standard que l’organisation développe depuis des années. Je crois qu'il est temps pour le bien de nos frères et sœurs, par amour pour Dieu pour son fils et par respect pour la Parole de Dieu de songer à rectifier les choses bien que je doute que cela change … Mais puis que l’organisation parle de nouvelles orientations en matière d’évangélisation pour quoi ne pas en discuter sincèrement ?

Les informations que je vous transmets ne sont pas de nature apostâtes ; elles sont vérifiables au même titre que celles que l’organisation rapportent dans les publications. Il n’y a aucune falsification.

L'expression grecque employée par l'auteur du livre des Actes dans le verset d’Actes 20 :20 est comme nous le savons "kat'oikous". Kat' vient du vocable kata qui a un sens distributif. Ce qui signifie que Paul distribuait son enseignement par maison, ou selon les maisons, ou encore de maison en maison. C'est la raison pour laquelle A. T. Robertson traduit Actes 20:20 ainsi : "ni de vous enseigner en public et par maison".

Ce même auteur explique également dans son livre "Expressions imagées employées dans le Nouveau Testament" (anglais page 349, 350, parag. 1) : "Il est intéressant de remarquer que ce grand prédicateur (Paul) prêcha de maison en maison et ne fit pas simplement des visites de politesse. Il s'occupait du royaume continuellement, comme il le fit lorsqu'il logea chez Aquilla et Prisca".

Vous avez remarqué qu'ici A.T. Robertson ne parle pas de maisons quelconques, rencontrées dans une activité publique de porte-à-porte, il parle des maisons des anciens d'Éphèse. En fait, Paul enseignait de maison d'ancien en maison d'ancien. Autrement dit en privé. C'est la raison pour laquelle, A.T. Robertson dit que Paul ne faisait pas simplement des visites de politesse, et il prend pour exemple le cas où l'apôtre, arrivé à Éphèse, logea chez Aquilla et Prisca (I Cor 16:19). Cet auteur rejoint en cela, non pas la leçon retenue par la version "Du Monde Nouveau", mais celle de Jérusalem : il montre que Paul enseignait en public et en privé.

En fait, nombre de versions ont retenu ce sens, et ont traduit par : "dans leur maison", "dans les maisons", "en privé"...

Ainsi, l'expression grecque 'kat'oikous' employée en Actes 20:20 signifie bien une distribution dans les maisons, mais elle n'a pas le sens d'une activité publique de distribution systématique de l'évangile de maison d'incroyants en maison d'incroyants.

Ajoutons à cela que nous retrouvons le vocable grec kata, associé au mot maison (kat'oikon), dans plusieurs autres passages des Écritures. Si ce terme évoquait une distribution systématique, le sens de ces versets serait absurde. Voyez plutôt.

En Actes 2:46, au sujet des apôtres il est dit : "jour après jour d'un commun accord, ils fréquentaient le Temple et ils prenaient leur repas de "maison en maison" (kat'oikon)". Romains 16:5 : "saluez la congrégation qui est de "maison en maison" (kat'oikon)". Colossiens 4:15 : "Saluez les frères qui sont à Laodicée, ainsi que Nympha et la congrégation qui est de maison en maison (kat'oikon)"...

Nous voyons mal les apôtres manger de maison en maison, et le sens de "saluez la congrégation qui est de maison en maison" nous échappe totalement.

Il est intéressant de noter que la version du "Monde Nouveau" traduit tous ces passages par "dans les maisons", ou "dans la maison", jamais par "de maison en maison", sauf lorsqu'il est question de prédication comme en Actes 5:42.

Pourquoi ?

Le livre "Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile" (page 320 §7) dit ceci : "La traduction du Monde Nouveau" a veillé attentivement à l'uniformité du texte. Chaque mot hébreu ou grec a été rendu d'une façon uniforme partout où le permettait l'idiotisme ou le contexte, de manière à rendre la traduction pleinement compréhensible".

Donc il est logique de penser que partout dans la version du Monde Nouveau l'expression grecque "kat'oikon" a été traduite de la même manière.

Dans ce cas, pourquoi l'expression "kat'oikon", traduite par "dans les maisons" en Actes 2:46, devient-elle, trois chapitres plus loin, "de maison en maison" : "Et chaque jour, dans le temple et de maison en maison, sans arrêt ils continuaient à enseigner et à annoncer la bonne nouvelle au sujet du Christ." ? (Actes 5:42)

Faut-il comprendre que nous voulons faire admettre notre propre conception de la prédication ? N’est-ce pas là une façon d’adapter ou d’ajuster la parole de Dieu pour établir et soutenir le point de vue de l’organisation ?

Remarquons également que si Paul avait voulu parler de distribution systématique de porte en porte, il aurait eu à sa disposition une expression sans équivoque : "Ex oikias es oikian" qui signifie littéralement "de maison en maison". C'est justement ces termes qu'emploie Luc, également l'auteur du livre des Actes, dans son Evangile lorsqu'il rapporte les propos de Jésus envoyant 70 disciples dans les villages annoncer le Royaume :

"Partez ; voici, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni souliers, et ne saluez personne en chemin. Dans quelque maison que vous entriez, dites d'abord : Que la paix soit sur cette maison ! Et s'il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra à vous. Demeurez donc dans cette maison-là, mangeant et buvant ce qu'ils offriront, car l'ouvrier mérite son salaire. Ne vous déplacez pas de maison en maison (Ex oikias es oikian)." Luc 10:3-7

Pour illustrer cette simple explication de texte, voyons comment Paul dans le district d’Asie a enseigné de maison en maison. Est-il allé réellement de porte en porte dans toutes les villes ? Prenons le livre des Actes au chapitre 19.

“Pendant qu'Apollos était à Corinthe, Paul, après avoir parcouru les hautes provinces de l'Asie, arriva à Ephèse. Ayant rencontré quelques disciples, il leur dit : Avez-vous reçu le Saint-Esprit, quand vous avez cru ? Ils lui répondirent : Nous n'avons pas même entendu dire qu'il y ait un Saint-Esprit. Il dit : De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? Et ils répondirent : Du baptême de Jean. Alors Paul dit : Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c'est-à-dire, en Jésus. Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient. Ils étaient en tout environ douze hommes. Ensuite Paul entra dans la synagogue, où il parla librement. Pendant trois mois, il discourut sur les choses qui concernent le royaume de Dieu, s'efforçant de persuader ceux qui l'écoutaient. Mais, comme quelques-uns restaient endurcis et incrédules, décriant devant la multitude la voie du Seigneur, il se retira d'eux, sépara les disciples, et enseigna chaque jour dans l'école d'un nommé Tyrannus. Cela dura deux ans, de sorte que tous ceux qui habitaient l'Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du Seigneur”. Acte 19:1-10

Ainsi Paul n’a pas prêché de porte en porte. Il n’est nullement question d'une distribution systématique de maison en maison sur tout ce district étendu d'Asie. Paul ne s'est pas déplacé, il est resté deux ans au même endroit, à Éphèse, faisant des discours chaque jour dans un même lieu, l'école de Tyranus. Voilà les faits.

Pourquoi l’organisation ne s’appuie-t-elle pas sur ces faits réels rapportés par Luc dans le livre des Actes concernant l’activité de Paul ? Pourquoi ajuste-t-elle le verset d’Actes 5 :42 ?

 Certains comme Paul avaient été choisis par Dieu pour être apôtres. Mais cela n’avait rien à voir avec les méthodes et obligations imposées par l’organisation. Que l’organisation dise qu’elle a choisi, pour notre époque, de faire connaître ce qu'elle comprend de la bonne nouvelle du Royaume par une "activité publique de distribution systématique de maison en maison", c’est son choix, mais qu’elle prétende s’appuyer sur les Écritures pour l’imposer c’est tromper volontairement ceux qui la suivent ! Finalement l’ordre de Jésus quand il dit que cette bonne nouvelle du royaume serait prêchée dans le monde entier est-il réellement accompli comme Lui l’avait pensé quand il dit ces paroles ? Qui aurait la prétention de le dire ? Cette bonne nouvelle a été annoncée depuis son départ jusqu’à nos jours, Jésus n’a pas failli à sa parole avec ou sans nous.

Ne soyez pas stupéfaits à la lecture de ce courrier ; il est une chose que je vous demande de faire comme je l’ai fait et comme beaucoup d’autres ont fait, vont faire et ferons : vérifions exactement ce que disent les écritures ! Soyons honnêtes, n’hésitons-t-on pas à en discuter entre nous sans peur : frères nous sommes des chrétiens libres (Galates 5:1).

Pourquoi garder l’anonymat ? Il n’est pas possible de discuter franchement et objectivement de ces questions sans redouter d’être suspecter d’apostasie. Le Béthel ne tient pas compte des courriers anonymes. Pourtant je suis sûr que parmi vous certains se posent ces questions en silence. Réfléchissons un peu : quand Paul et Silas eurent un violent mouvement de colère nous ne savons pas qu’elle était la source de leur désaccord. Dans tout les cas cela ne les a pas empêché de se retrouver quelques années plus tard toujours actifs et unis. Sans doute se sont ils finalement écoutés, pardonnés ; peut être ont-ils révisé leur point de vue sur la ou les questions qui les opposait. Les écritures ne nous le disent pas en tout cas ni Paul ni Silas se sont retrouvés accusés d’apostasie. Les choses ne sont pas aussi franches aujourd’hui et pourtant !

Vous comprendrez donc qu’on ne peut pas rester muet devant tant d’incohérences et devant le désarroi des frères et sœurs et qu’il est temps que nous en prenions vraiment conscience !

Avec tout mon respect et fraternellement,

Etienne Trocas.

5 commentaires:

  1. félicitations pour le tact et le respect avec lesquels tu as rédigé ton courrier
    moi même à propos de recherches faites sur le divorce et la séparation( parce que trop de jeunes familles chrétiennes éclatent)j'ai relevé des incohérences par rapport à la bible( voir TG de mai §13 )

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je n'avais jamais vu la prédication sous cet angle, bien que régulière dans cette activité elle m'a toujours demandé un effort considérable étant timide.
      J'ai demandé ma radiation de la WT n'étant pas d'accord avec certains enseignements.
      Ce sujet sur la prédication est fort intéressant, je l'ai apprécié. Merci

      Supprimer
  2. Très bien développé, beaucoup de recherche, félicitations.
    Je suis en tout point d'accord.
    Les mobiles du Collège Central sont à peine voilés, il faut faire du chiffre ("pred", "placements", "nouvelles visites" et "études").
    Depuis mon adolescence j'ai toujours été farouche à ces "rapport d'activité" (qu'il fallait à deux chiffres), ce qui me valait déjà des regards foudroyants.
    Ce n'est pas trop la façon d'évangélisé que je condamnerais mais plutôt cette pression (comme tu le fais très bien remarqué) sur les frères et soeurs pour faire du "rendement".
    Le CC oublie vite Matthieu 11:30!

    Merci Etienne, tes recherches vont bien me servir.

    RépondreSupprimer
  3. Excellente lettre qui pourrait éveiller les témoins personnellement sur ce qui a été et est une forme de dictature de leur emploi du temps -

    RépondreSupprimer
  4. le site" le double visage des témoins de jéhovah" en dit plus que tous les sites réunis.

    RépondreSupprimer